Compilation des notes du docteur Alfidia Lupus, pour une série de pamphlets sur les styles culturels dominants de Tamriel
(le Dr. Lupus fut l’Ethnographe impériale du potentat Savirion-Chorak de 2E 418 à 431)
L’archi-magistère de l’Université, dame Opel Dantaine, est brétonne, aussi l’ai-je consultée sur le sujet des motifs brétons. Elle se montra chaleureuse et très érudite.
Les Brétons furent la dernière culture humaine de Tamriel à se libérer de leurs maîtres elfes, et par bien des façons, cette longue vassalité aux Direnni définit leur culture. Ils sont férocement autonomes, chaque royaume de Hauteroche est jaloux de sa souveraineté, mais la société brétonne conserve une structure féodale qui fait écho à l’hégémonie Direnni et à son obsession pour le rang. Les Brétons sont presque aussi querelleurs que leurs cousins nordiques, mais leur longue domination par les Elfes les rend plus ouverts face aux arrts magiques, et non méfiants.
En quoi cela se reflète-t-il dans leur artisanat ? Observons l’armure brétonne, dans un premier temps. L’armure lourde et étincelance du chevalier bréton est aussi solide et pratique que celle d’un huscarl nordique, mais sa forme harmonieuse suggère une sophistication qui n’est pas sans rappeler l’élégance elfique. L’on retrouve cette influence dans les armes brétonnes, belles sans pour autant perdre en létalité.
Cela m’amena à réfléchir aux différences entre l’urbanité elfe de Divayth et le savoir de Morian, pourtant sujet à des écarts tout humains, et même parfois à la msqueinerie. Apparemment, les expériences transliminales ne se déroulent pas comme il le souhaiterait. Lorsque je leur ai rendu visite hier soir, ni Morian ni Divayth n’étaient présents. Seif-ij, l’apprenti de Morian, m’apprit qu’ils s’étaient disputés quant au prix approprié à payer auprès d’une entité transporteuse pour être assuré de rentrer d’un voyage en Oblivion. Les remarques auraient pris un tour personnel, puis mon nom fit apparemment surface dans la conversation. Il y eut ensuite des cris, puis les deux hommes seraient sortis du laboratoire pour se séparer dans la rue des Divins, chacun dans une direction, chacun drappé dans sa dignité.
C’est atroce. Des disputes ? À mon sujet ? Je dois avouer que j’étais si perturbé que je répétai toute cette histoire à dame Opel, qui se montra incroyablement généreuse et secourable. Elle me demanda si je ressentais le moindre sentiment pour l’un ou l’autre de ces sorciers. J’avouai que tel était bien le cas, mais qu’il s’agissait de sentiments conflictuels et troublants. Opel ouvrit une ou deux bouteilles d’hypocras, et à mesure que la soirée passait, nous fûmes de plus en plus à l’aise l’une avec l’autre. Je ne sais plus vraiment comment je suis rentré, et j’ai aujourd’hui la migraine, mais cela en valait la peine, car mon cœur est moins lourd d’autant.